Malaria during the Construction of the Rideau Canal | Le paludisme au temps de la construction du canal Rideau

By: Lindsay M. (Bytown Youth Council Member)

The construction of the Rideau Canal was a taxing project, dependent on the manual labour of hundreds of men. When disease infected those living and working near the canal, the progress of the project and the people involved with it suffered.Malaria 2

During the summer of 1828, a severe outbreak of a disease known as “swamp fever” or “ague” spread among the labourers on the canal, from Kingston to Bytown. The disease was likely malaria, which came to Canada prior to 1800 and was spread through the bite of the anopheles mosquitoes. It thrived in the swampy and humid areas along the canal. At the time, malaria was believed to be spread through “bad air.” Colonel By had many acres of forest cleared to try to improve air circulation to remove the “bad air.”

John MacTaggart, a civil engineer appointed as the Clerk of the Works under Colonel By in 1826, described the sickness as:

“an attack of bilious fever, dreadful vomiting, pains in the back and loins, general debility, loss of appetite, so that one cannot even take tea … After being in this state for eight or ten days, the yellow jaundice is likely to ensue, and then fits of trembling … we feel so cold that nothing will warm us; the greatest heat that can be applied is perfectly unfelt; the skin gets dry, and then the shaking… for about an hour and a half; we then commonly have a vomit, the trembling ends, and a profuse sweat ensues, which lasts for two hours longer.”

He also wrote that the most effective medicine to treat the fever was quinine – an extract of cinchona bark – which “was very potent medicine, but being very dear, poor people are at a loss to procure it.” MacTaggart was sent back to England in 1828, likely due to a combination of his attacks of malaria and his reported alcoholism. He died in 1830.

The summer of 1828 was unusually hot in Upper Canada, worsening the epidemic. The fever affected the entire region, but was particularly bad along the work sites of the canal. Living and working conditions for the canal workers did not allow for speedy recoveries from illness. The labourers lived in crowded residences with poor sanitary conditions, and worked 14 to 16 hours a day, six days a week in the summer. The majority of workers and families only received help if there was a doctor in the region they could afford. Even if a doctor was present, the cost of medicines was too much for most labourers and their families.

The disease was more devastating to those who couldn’t afford it; the common labourers and the new immigrants, who were often the same people. Most of the labourers on the canal were Irish immigrants or French-Canadians who could not find lumber jobs, and as such were desperate for work and earnings. Many attempted to work despite illness, allowing the disease to spread more quickly. A common myth is the Irish were often more susceptible to the disease than the Canadiens, due to the Irish not having adapted to the Canadian environment yet. However, the disease was indiscriminate. Men, women, and children died, regardless of background.

IMG_5751Many workers, if they could afford it, tried to move to Kingston or Bytown to work, as there were more services available. One of the first buildings erected at Barracks Hill – the modern site of Parliament – was a military hospital with 20 beds. It was the only hospital in Bytown when built in 1827, and originally designated for military members only. Eventually, as disease spread, civilians were allowed in the hospital if the military surgeon, Dr. M.H. Tuthill, was in attendance. Two doctors were assigned to the canal project, but they were quickly overwhelmed by the number of cases.

Hundreds of workers died, and hundreds more never fully recovered. In Bytown, the death rate was so high that a cemetery for civilians had to be established within the settlement. Before the outbreak, the dead were buried across the river in Wrightsville, or modern-day Gatineau. Opened in 1828, the graveyard in Bytown equaled half an acre, and was bounded by the streets known today as Elgin, Metcalfe, Queen, and Sparks.

The cemetery was used for many years until the growth of Centretown demanded its removal. The history of the land is re-entering public consciousness as current construction in Ottawa unearths the bodies buried nearly 200 years ago. A Celtic cross was erected in 2002 in Kingston and in 2004 in Ottawa to commemorate the workers who died while building the canal, including victims of the swamp fever.

 

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Le paludisme au temps de la construction du canal Rideau

Par Lindsay M.

La construction du canal Rideau a été un projet onéreux, qui s’est appuyé sur le travail manuel de centaines d’hommes. Quand la maladie a atteint ceux qui vivaient et travaillaient près du canal, les progrès du projet et les personnes concernées en ont souffert.Malaria 2

Au cours de l’été de 1828, une sévère épidémie d’une maladie connue sous le nom de « fièvre des marais » s’est répandue parmi les ouvriers construisant le canal, de Kingston à Bytown. Il s’agissait sans doute de paludisme, apparu au Canada avant 1800 et propagé par les piqûres de moustiques anophèles qui se multipliaient dans les zones humides et marécageuses longeant le canal. À l’époque, on croyait que paludisme était transmis par de « l’air vicié ». Le colonel By fit donc défricher plusieurs acres de forêt afin d’améliorer la circulation de l’air.

John MacTaggart, ingénieur civil nommé délégué du maître d’ouvrage à l’époque du colonel By, en 1826, décrit ainsi la maladie :

« […] attaque de fièvre bilieuse, vomissements violents, douleurs dans le dos et les lombes, affaiblissement général, perte d’appétit au point qu’on ne peut même plus boire de thé […] Après avoir été dans un tel état pendant huit à dix jours, on fait une jaunisse et on souffre d’accès de fièvre […] j’ai eu si froid que rien ne pouvait me réchauffer; je ne sentais même pas la plus grande source de chaleur appliquée sur moi. Ma peau a séché, puis j’ai tremblé […] pendant environ une heure et demie. Par la suite, j’ai vomi et les tremblements ont cessé. La sueur m’a ensuite inondé pendant deux autres heures. »

MacTaggart écrit aussi que la quinine – extrait d’écorce de quinquina – est le remède le plus efficace contre la fièvre. C’est un « médicament très puissant, mais coûteux. Aussi les pauvres ne peuvent ils pas s’en procurer. » MacTaggart est finalement renvoyé en Angleterre en 1828, sans doute à la fois parce qu’il a attrapé le paludisme et en raison de son alcoolisme. Il meurt en 1830.

Le Haut-Canada enregistre pendant l’été 1828 une vague de chaleur inhabituelle, ce qui empire la situation. La fièvre se répand dans toute la région, mais elle est particulièrement virulente le long des chantiers du canal. Les conditions de vie et de travail des ouvriers ne leur permettent pas de guérir rapidement. En effet, ceux ci habitent des logements surpeuplés dont les conditions sanitaires sont déplorables. En outre, durant l’été, ils travaillent de 14 à 16 heures par jour, six jours par semaine. La majorité des ouvriers et leur famille ne reçoivent d’aide que s’ils ont accès, à un prix abordable, à un médecin installé dans la région. Et même lorsqu’ils peuvent consulter un médecin, les médicaments coûtent trop cher pour la plupart d’entre eux.

La maladie fait plus de ravage chez les plus démunis – ouvriers non spécialisés et nouveaux immigrants, qui sont souvent les mêmes personnes. La plupart des ouvriers construisant le canal sont recrutés parmi les immigrants irlandais ou les Canadiens français qui, incapables de trouver un emploi dans le secteur du bois, doivent désespérément travailler et gagner leur subsistance. Plusieurs tentent de travailler malgré la maladie, ce qui accélère la propagation de l’infection. Selon la croyance populaire, les Irlandais passent pour plus vulnérables à la maladie que les Canadiens parce qu’ils ne se sont pas encore habitués à l’environnement canadien. Mais la maladie frappe sans discrimination. Hommes, femmes et enfants meurent, quelles que soient leurs origines.

IMG_5751S’ils peuvent se le permettre, plusieurs ouvriers tentent de déménager à Kingston ou à Bytown pour y travailler, car ces villes offrent davantage de services. L’un des premiers bâtiments érigés à Barrack Hill – l’emplacement actuel du Parlement – abrite un hôpital de vingt lits. Lorsqu’il est construit en 1827, c’est le seul hôpital à Bytown, destiné à l’origine à l’usage exclusif des militaires. Puis, lorsque l’épidémie se répand, on y accepte les civils si le chirurgien militaire, le Dr M. H. Tuthill, est en devoir. On assigne deux médecins au projet du canal, mais ils sont vite submergés par le nombre de malades.

Des centaines d’ouvriers meurent, et plusieurs autres centaines ne se rétablissent jamais complètement. À Bytown, le nombre de décès est si élevé qu’on doit créer un cimetière pour les civils à l’intérieur même de la colonie. Avant l’éclosion de l’épidémie, les morts étaient enterrés de l’autre côté de la rivière, à Wrightsville, l’actuelle Gatineau. Ouvert en 1828, le cimetière de Bytown occupe une demi-acre, et il est cerné par les rues qui s’appellent aujourd’hui Elgin, Metcalfe, Queen et Sparks.

Le cimetière est utilisé pendant plusieurs années, jusqu’à ce que l’essor du centre ville exige qu’on le déplace. L’histoire de cette terre a resurgi dans la conscience publique depuis qu’on a découvert, lors de travaux de construction effectués de nos jours à Ottawa, des corps enterrés depuis près de 200 ans. On a érigé une croix celtique en 2002 à Kingston et en 2004 à Ottawa à la mémoire des ouvriers morts pendant la construction du canal, y compris des victimes de la fièvre des marais.